Cara Zina, sa vie sur scène
La Nancéienne n’a jamais rêvé d’un destin sous les projecteurs. Elle se voyait plutôt derrière la caméra. Douée pour le dessin, elle s’imaginait d’abord dans la mode puis dans le cinéma. Après le lycée Poincaré à Nancy, elle part à Lyon avec son amie Virginie Despentes rencontrée sur les bancs de l’école, pour y faire une maîtrise audiovisuelle. Elle écrit, un peu, beaucoup, passionnément dans un fanzine et sur son blog façon journal intime. « On avait envie aussi de faire un groupe de filles, un groupe de punk-rap. C'est comme ça que sont nés Les Straight Royeur avec Virginie et moi aux voix ». Elles créent le premier groupe de rap féministe en France en 1989. Dans le livre "Fear of a female planet", écrit avec le sociologue Karim Hammou et publié en 2021, Cara Zina raconte l’histoire de ce groupe.
Mais la vie de Cara s’écrira à Nancy. Jeune maman d’un enfant handicapé, elle revient dans sa ville natale où ses parents résident. Elle aime cette ville à taille humaine et où l’entraide n’est pas un vain mot. Institutrice à l’école Marcel Leroy, elle aspire, après plus de 20 ans auprès des enfants, à passer la main. L’écriture, comme un fil d’Ariane dans son existence, a fait d’elle une autrice qui compte. Dans son roman "Handi Gang"; paru en 2017, ses héros sont handicapés et délinquants ! Adapté à la télévision, "Handi Gang" a sillonné la France à travers des lectures publiques. Cette année elle se lance, seule en scène, avec ses textes toujours aussi ciselés. Ses 1 000 et une vie, ses engagements, sa foi en l’autre sont la matière première de son spectacle. C’est drôle et toujours bienveillant. Plus sage qu’a 20 ans, mais jamais résignée, elle apprend un nouveau métier, le trac chevillé au corps mais l’énergie toujours intacte.